D’un pas sans entrain, nous rentrions dans la salle
Nous laissions choir sur le sol nos cartables
Tirant à nous des chaises inconfortables
Ainsi commençait chaque heure abyssale.
Cachés derrière nos livres de cours
Nos rires d’enfants sages s’étouffent
Nos mots silencieux prennent des détours
Stoppant pour un temps le barouf
L’ennui palpable envahissait la classe
Une longue litanie de secondes rythmées
Au son d’un savoir ne trouvant pas sa place
D’un enseignement constamment enrhumé
Notre jeunesse bouillante dans des corps
En pleine révolution ne supportait pas
Cette longue agonie des conquistadors
Qui nous menait tout proche du trépas
Puis, enfin, la sonnerie libératrice résonne
Nous pouvons enfin être nous, seulement nous
Criant d’une énergie redevenue sauvageonne
Riant, courant, pleurant, chantant rouge genou.