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Ecrire, c'est transformer à l'aide de la grammaire un chagrin en bonheur. Jean d'Ormesson

Au revoir M. D'Ormesson

Publié le 6 Décembre 2017 par Evglantine in Pensée du matin

Jean D'Omersson

Jean D'Omersson

Cette nuit du 04 décembre 2017,
nous a quitté M. Jean D'Ormesson.

Ma compagne lors de mes dernières années au pensionnat était une pocket radio grise. Avec elle j'ai découvert Max Ménier dans "Les routiers sont sympas" et son standardiste de  l'époque Francis Zégut qui finira pas animer sa propre émission "Wango tango" et me fera vraiment aimer le hard rock. Tous les soirs, je glissais ma pocket radio sous l'oreiller, pour ne pas que  la surveillante l'entende et je m'endormais tranquillement. Il me fallait faire attention à bien éteindre avant de sombrer dans un sommeil profond, je n'avais pas l'occasion de m'approvisionner en pile de toute la semaine. 

Elle ressemble un peu à celle que j'avais.
Pocket-radio

Et Jean D'Ormesson là dedans ? 

Déjà associable, il m'arrivait de m'exclure du bruits et des babillages de mes camardes, de m'asseoir à l'abris des regards, d'allumer ma pocket-radio. C'est lors d'un de ces isolements que j'ai entendu pour la première fois la voix de Jean D'Ormesson. Il parlait sans doute d'un de ses livres, je ne me souviens plus bien. Ce que je me souviens, c'est de m'être laissé bercée par sa voix, une voix chatoyante et agréable à entendre. Adolescente dans un lycée professionnel de province, j'étais subjuguée par cet homme. Il me semblait avoir tant de savoir, si grand de connaissance et j'étais si petite d'ignorance que je n'osais ouvrir un de ces livres. Longtemps, je les ai regardé sur les rayonnages des bibliothèques et des librairies sans oser faire le premier pas. 

Par contre, ce n'était pas sans fierté que j'étayais mes propos d'une citation tirée d'un de ces livres, des émissions, de ces récits. Et ma phrase d'accroche le confirme sans ambiguïté. 

Un jour, en 1986, un ami plus âgé que moi m'a donné "Tous les hommes en sont fous" en me disant qu'il était temps que je dépasse le cap de la crainte. J'avoue, j'ai hésité, encore persuadée de ne pas être à la hauteur de ce magicien des mots.

J'ai dévoré le livre!

A l'époque, j'ignorais encore qu'il était le second tome d'une trilogie composée de "le vent du soir" et "Le bonheur a San Miniato". Je crois n'avoir pas lu les deux autres tomes. Mais qu'importe ! Je lirais d'autres livres : "Histoire du juif errant", "C'est une chose étrange à la fin le monde", "Et toi mon coeur pourquoi bats-tu ?" etc. 

Hier encore, j'avais entre les mains "C'est une chose étrange à la fin le monde" et je ne me doutais pas que notre immortel nous quitterait.

Merci d'avoir écrit,d'avoir porter à notre connaissance votre savoir, votre imagination, votre espièglerie, votre vision et votre lucidité. 

M. D'Ormesson, reposez-vous bien, vous l'avez mérité. 

 

 

 

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